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No Sport

by Rodolphe Burger

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1.
Avance 05:41
2.
Lover Dose 03:24
3.
4.
Rattlesnake 04:22
5.
Vicky 04:18
6.
Je tourne 03:41
7.
8.
Ensemble 03:43
9.
J'erre 03:42
10.
11.
Blue Skies 04:51
12.
Ski-Doo 04:05
13.
Avec Toi 05:55
14.
Un Nid ? 04:44

about

« No sport ! » : telle était la malicieuse réplique de Churchill aux curieux désirant percer le secret de sa longévité. No Sport : tel est le mot d'ordre de Rodolphe Burger en tête de son premier véritable opus solo depuis Meteor Show. Comment ça, pas de sport ? Y aurait-il, là aussi, trace de malice avec cette citation, barrée, mais si légèrement ?

Pour la première fois sur une pochette d'album, Rodolphe Burger nous regarde de face, plein cadre, impassible, solidement campé, le visage au tracé net et incisif. Tel un portrait d'Holbein le Jeune. Rien de malicieux là-dedans… Et pour la première fois depuis bien longtemps, il a écrit lui-même ou s'est fortement impliqué dans la plupart des textes qu'il chante (ou prononce) de sa voix toujours aussi caverneuse, aux inflexions tantôt détachées tantôt félines. En français, si l'on excepte une mise en musique du « Blue Skies » d'Irving Berlin, digne du meilleur Mark Hollis. Frontalité, confidence ?... Attention, tout n'est pas si simple : ses admirateurs le savent bien, l'art de Rodolphe Burger est par essence ambivalent, à l'image de ce portrait altier qu'un regard bleu profond adoucit brutalement.
Timide fermeté. Hardiesse inquiète. Velours sur fer. Attouchement distant. Ardeur satinée. Effusions rentrées.
Cela fait deux décennies que Rodolphe Burger est passé maître dans la pratique de l'oxymore musical, et No Sport ne déroge pas à la règle. Tout simplement…

Secondé comme au temps de Meteor Show par l'inclassable Doctor L (Liam Farrell), expert en malaxation sonore et rythmicien hors pair, l'ex-leader de Kat Onoma a taillé dans une matière inconnue quatorze nouvelles sculptures sonores. Des diamants aux facettes mouvantes. Des morceaux moirés pour charmer à nouveau les amateurs d'espaces baignés de clair-obscur où les caresses se teintent de feu. Des chansons lancinantes où se croisent langues de chats, viking girl, serpent qui siffle, oxygène blanc, igloo vert pour dormeur égaré… Des titres convoquant les fantômes de Serge Gainsbourg et Ali Farka Touré, ainsi que Rachid Taha ou James Blood Ulmer… en chair et en os, pour deux duos mémorables. Du rock élastique et du blues pantelant dans la brume. Des fragrances orientales et du vaudou. De la phosphorescence. De la moiteur et de l'ombre transpercée par des flamboiements de guitare… Bref, du Rodolphe Burger orfèvre, capitaine d'une fine équipe où, en plus de Doctor L, se distinguent Vincent Artaud (aux arrangements argentins), les élèves du Conservatoire National de Strasbourg, Benoît Möerlen (de la grande famille Gong), et autres francs-tireurs…

Pas de sport, non, jamais. Mais toujours de la musique qui transporte.

Anthony Boile



Entre le cadre doré et le tain piqué de rouille d'un miroir posé sur un secrétaire du studio Klein Leberau à Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace, une photographie en noir et blanc - mais jaune déjà - montre un jeune et longiligne Rodolphe Burger entièrement vêtu de cuir noir. Nous sommes sans doute au tout début des années 80, Kat Onoma se nomme encore Dernière Bande et Rodolphe Burger y est déjà à sa place : non loin de la cuisine, à gauche, devant une large et haute armoire alsacienne en chêne mouluré et sculpté. À cette place donc, qui est la sienne et qui lui permet d'embrasser du regard la campagne vosgienne en même temps que les musiciens qui l'accompagnent.

Rodolphe Burger joue ici depuis toujours - avec ou sans costume de cuir - le dos tourné au buffet de famille. Si bien que cela donne l'impression curieuse que sa guitare n'est pas simplement branchée au Musicman qu'il affectionne tant mais que - par un tour de passe-passe : au détour d'un rack et d'un jack - elle est également reliée au vieux meuble et que c'est donc l'armoire qui envoie littéralement le bois. Cette armoire que personne n'a jamais vraiment osé ouvrir - pas même Joël Theux (le maître des lieux) - et dont les montants sont expressément obstrués par la présence d'un puissant AC30 et d'un massif Ampeg à lampes.

Pourtant, c'est bien dans cette armoire que Liam Farrell alias Doctor. L (complice déjà de Meteor Show) a osé fouiller en ouvrant discrètement ses grandes portes noires. C'est là qu'il s'est emparé parmi les médaillons, les mèches de cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches de ce « son qui rampe et râpe et cogne » tout au long de ce nouvel album. Quant à Olivier Cadiot, conseiller occulte de ce disque, sans doute savait-il déjà ce que le docteur allait y trouver : Cadiot, qui connaît son Rimbaud, savait que No sport était déjà là. Car, et bien que l'époque leur soit sourde, les poètes contemporains (fussent-ils appareillés de mobiles et d'i-Pod) ont l'ouïe fine : No sport bruissait dans le buffet comme un serpent qui siffle...

Est-ce précisément ce serpent qu'Ali Farka Touré rencontra une nuit alors qu'il tenait dans ses mains le jurukelen (guitare à une seule corde) près de trois jeunes filles « arrêtées comme en escalier » ? Un serpent « noir et blanc », précise-t-il, qui portait une marque étrange sur le crâne et s'enroula autour de sa tête pour lui enseigner l'art de jouer de la guitare instantanément. Un rattle snake qui semble cette fois-ci s'être entortillé aux doigts de Rodolphe pour lui dicter les riffs malins et maliens de ce nouvel opus qui tient donc du vaudou. Car Burger est l'instrument de sa guitare dans cet album. C'est elle qui se joue de lui. Comme Robert Johnson en fit malgré lui l'expérience au centre d'un énigmatique crossroad où il signa un pacte avec le diable, Rodolphe Burger est ici le jouet de son jeu.

Mais c'est à un tout autre croisement (peut-être bien sur ce pont qui mène à la chapelle de Saint-Pierre-sur-l'Hâte et traverse la petite Lièpvre à l'endroit même où se trouve sous une pierre précise et précieuse la truite fario qu'Olivier Cadiot n'a encore jamais réussi à attraper) qu'une nuit du tout début des années 70, sans même le savoir, alors que tous les enfants étaient dans la rue, Rachid Taha et Rodolphe Burger se croisèrent sans se reconnaître. Ils avaient peut-être 13, 14 ans et venaient tous deux d'embrasser les lèvres humides et roses d'une jeune et jolie Sainte-Marienne qui était en fait le diable en personne.

Rachid et Rodolphe ne savaient pas encore que deux autres frères, les Everly Brothers, avaient déjà embrassé Mary à la fin des années 50. Ni que Dylan en 1970 la kidnappa et la séduisit à son tour avant de découvrir qu'elle ne couchait qu'avec des Noirs. Dans l'attente donc que la rencontre entre Taha et Burger qui avait déjà eu lieu puisse se faire un jour, celui dont le nom saigne, James Blood Ulmer, vint à son tour à Sainte-Marie-aux-Mines retrouver Marie pendue aux bras de Rodolphe sous la forme d'une sitar. Comme Jules et Jim, Rod et Blood partagèrent la chanson. Mais le Blues n'est pas une Marie-couche-toi-là. Sitôt qu'ils l'aperçurent tous deux, le Serpent aux anneaux noirs et blancs disparut dans la nuit. À peine eurent-ils le temps de lire, inscrit en lettres d'or, tout le long de son corps, cette phrase de Winston Churchill, secret de sa longévité : No sport, ever (du transport, oui c'est ça !)

Nicolas Comment

credits

released February 15, 2008

Rodolphe Burger : chant, guitares, piano, cithare, claviers, stylophone, orgue
Liam Farrell : basse, batterie, chœurs, harmonica, ocarina, claviers, percussions, talkbox
Vincent Artaud : contrebasse, piano, orgue, piano électrique, arrangements additionnels
Christophe « Disco » Minck : contrebasse (sur « Avance »)
Classes du Conservatoire de Strasbourg : orchestre et percussions (sur « Avance »), percussions (sur « Arabécédaire »)
Nathalie Loriot : chœurs (sur « Elle est pas belle ma chérie ? »)
Kiala Nzagotunga : chœurs (sur « Je tourne »)
Rachid Taha : chant (sur « Arabécédaire »)
Benoît Möerlen : marimba (sur « Arabécédaire » et « Marie »)
James Blood Ulmer : guitare et chant (sur « Marie »)
Philippe Hammel : harmonica (sur « Marie »)
Marco de Oliveira : basse (sur « Un nid ? »)
Joan Guillon : clavier (sur « Un nid ? »)
Lionel Pierres : programmation (sur « Un nid ? »)
Gayanée Movsisyan : chœurs (sur « Un nid ? »)

Réalisé et arrangé par Doctor. L & Rodolphe Burger, excepté « Un Nid ? » réalisé par Lionel Pierres & Rodolphe Burger.
Enregistré par Doctor. L & Joël Theux assistés par Marco de Oliveira, exceptés « Avance » (enregistré par Joël Theux au Conservatoire de Strasbourg) et « Un Nid ? » (enregistré par Sylvain Nadou au Théâtre National de Cavaillon).
Mixé par Doctor. L à Klein Leberau & La Maison (Saint-Ouen).
Masterisé par Hubert Marniau au studio Voltaire (Paris).
Production exécutive : Jérôme Bourdon pour Dernière Bande.
Edité par Capitol.

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